Le quartier chinois: « territoire perdu de la République » pour les uns, exemple pour ceux qui veulent perdurer

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J’ai longtemps habité le XIIIème, au milieu des jaunes, qu’il est conseillé d’appeler en rigolant « les chinois ».

 Il est de bon ton de se moquer des chinois.  C’est le racisme autorisé, même par la Doxa; après viennent les noirs et les arabes, et -pour les plus courageux- les juifs. Il y a le français de souche aussi bien sûr, dont on se moque depuis longtemps, qu’on cherche à faire disparaître, et qui répond à ces brimades par le vote FN.

Le chinois est différent: il se fout bien de ce que disent les autres et va peu voter. Quand Max Boubil fait sa chanson « Tous unis contre les chinois », le chinois s’en tape. Imaginez en revanche Jean-Vincent Placé glisser, sur le ton de la blague, « Tous unis contre les juifs »…
Non, « le chinois », les asiatiques en général s’en moquent: ils ne se sentent pas menacés pour deux sous, ne ressentent pas le besoin d’en faire semblant, et n’écoutent pas la même radio que vous de toute façon.
Quoiqu’elles ne s’aiment pas forcément entre elles, les différentes communautés asiatiques dans Paris sont unies par quelques chose de pas très Charlie; une certaine conscience raciale.
Les « chinois » ne craignent rien et peuvent se faire justice eux-mêmes car ils vivent entre eux; au milieu de nous, mais entre eux. Ils ne craignent rien car ils ont leurs quartiers avec leur économie propre et même leurs milices pour assurer leur sécurité. Pas belliqueux pour autant, les « chinois ». Vous savez pourquoi vous n’avez jamais été agressé par un « chinois »? Parce qu’au contraire du blédard qui vous jalouse, se vante dans son rap de « niquer votre race » et aimerait vous ressembler (voire être vous), vous indifférez le « chinois ». Il se sent totalement étranger à vous; il parle dans sa langue toute la journée, ne travaille, n’embauche, et ne se marie qu’avec des gens de son ethnie, et ne doit rien à l’Etat ni à la Nation, c’est-à-dire aux blancs. Le » chinois » est totalement en dehors de ce qu’on appelle encore artificiellement « la communauté nationale »; il ne prétend pas la modifier comme les Indigènes de la République ou la diriger comme le Crif. Il s’intéresse plutôt à la communauté asiatique, et selon ses origines, il appartient en son sein à la communauté thaï, vietnamienne, japonaise ou même parfois chinoise!
 Le « chinois » se métisse rarement, garde ses traditions et n’est pas près de disparaître en France, ni de se diluer.
Peut-être que le « chinois » se sent un peu supérieur aux autres. Peut-être qu’il nous méprise un peu, mais pour autant, il est issu de la communauté toujours citée en modèle d’intégration; celle qui travaille et n’embête personne. D’ailleurs si demain les chinois nous embêtaient et qu’on leur faisait quitter la France, ça ne les dérangerait presque pas, puisque -excepté le climat- leur vie ne serait changée en rien dans leur façon de penser, prier, manger; bref, dans leur manière de vivre. Ceci qu’ils soient à Paris, à Chicago ou à Honk-Hong.
A partir de cet exemple des asiatiques à Paris, j’ai quelques petites questions pour mes amis NatRép;
-Les problèmes d’insécurité ne seraient-ils pas en partie liés à une volonté républicaine d’assimiler aujourd’hui de manière artificielle des populations exogènes accueillies en trop grand nombre hier?
-Si ce n’est pas le cas et que vous croyez encore à l’assimilation par les valeurs galvaudées de la République: connaissez-vous un quartier à majorité extra-européenne qui soit assimilé? (réponse anticipée d’un David Masson-Weil de 25 kilos: « Il n’y a pas encore de quartier assimilé car nous n’avons jamais été au pouvoir »)

Si Philippot passait au pouvoir et qu’il tentait d’appliquer son « rouleau compresseur républicain » dans le quartier chinois du XIIIème, ou dans le 93, ça donnerait quoi: la France apaisée que vous croyez pouvoir recréer un jour, ou bien des émeutes urbaines?

Et puis même si ça se passait dans la douceur; qui peut penser sincèrement qu’il suffise que tous les allogènes de Barbès chantent la Marseillaise et adhèrent au « pacte républicain » pour que cela fasse d’eux des français?

Soyons sérieux. Plus que jamais il faut penser à ce que Julien Rochedy a évoqué le premier chez les patriotes: une politique communautariste. Le mince espoir de préservation des peuples européens avec leurs traditions passera par l’exemple de ce communautarisme chinois. Il en est de même pour ceux qui espèrent une relative paix civile: elle ne sera possible que si chacun se dégage de l’emprise d’un Etat qui ne veut plus de français de souche ni de sénégalais avec leurs traditions respectives, mais qui pousse au conflit par son impotence et l’égalitarisme athée autour duquel nous serions censés nous mélanger.

Alors oui c’est triste, mais quoi que fasse cet Etat que nous ne sommes pas prêts de conquérir, ni le XIIIème, ni Ménilmontant ne seront plus jamais des quartiers populos français; ni par l’assimilation, ni par un quelconque génocide. Cessons donc pour le moment de parler de reconquête avec des accents guerriers -le soir au coin du feu, le cul dans un fauteuil- ou de courir après les illusions assimilationnistes entre deux cours de science-po entre petits blancs (l’ascenseur républicain déconne, la faute à l’Europe?), et contentons-nous de nous communautariser pour préserver ce qui peut l’être.